Les différents personnages du moi – 2 –
Imaginez :
Réunion ministérielle hebdomadaire : les ministres se bagarrent sur le budget général, chacun estimant que son ministère a besoin de plus de moyens pour mettre en oeuvre la politique du gouvernement !
Les enfants de la famille sont en pleine rixe ; les grands tapent les petits, avec des cris et des larmes !
Il faut qu’à un moment donné le premier ministre entre dans la salle et demande du silence à tous ses ministres. Ensuite, il propose d’écouter chaque ministre afin de comprendre la problématique ! De même, la maman sans prendre vraiment partie demande au grands d’arrêter leurs actes et essaie de comprendre ce qui se passe en interrogeant tous les enfants !
Il en est de même avec notre monde intérieur. La première démarche est d’écouter toutes les parties qui peuvent crier en nous, ainsi que les plus silencieuses afin de comprendre les enjeux. C’est primordial ; il faut que chaque partie ou personnage puisse se sentir compris et écouté. Il s’agit également de comprendre quels sont les personnages dominants et qui impose leur loi.
Chez moi, deux personnages dominaient la scène : l’idéaliste et le spirituel. Ces deux parties estimaient qu’atteindre mon objectif (la sagesse !) était le plus important. Et il y avait un personnage qui devait la « boucler », c’était celui qui était très intéressé par la sexualité. Il n’avait pas droit au chapitre ! Croyez-vous qu’un personnage baillonné va se taire longtemps ? Non, bien évidemment ! Lorsque j’allais à des programmes de méditation et bien « l’obsédé sexuel » (c’est comme cela que les deux autres personnages l’appelaient !) prenait sa revanche. Et au lieu de méditer et de s’intérioriser, je passais mon temps à regarder les femmes ! Alors que faire ?
Imaginez : avec des amis novices vous allez sur le lac avec une simple barque. Le mauvais temps arrive subitement et les vagues font tanguer extrêmement la barque au risque de la faire chavirer. ! Les différents amis sont terrorisés et se jettent d’un côté de la barque ou de l’autre sans savoir quoi faire exactement. Il faut qu’à un moment donné, le plus expérimenté ou le plus sage d’entre vous prenne la barre et indique aux autres de rester au milieu et de se calmer.
De même, nous avons d’abord à comprendre et à accueillir chaque partie de nous-même, sans la juger. C’est la partie la plus adulte de nous-même qui doit faire ce travail. Ce Moi, le plus adulte et neutre devra réaliser, par exemple, que le juge en nous joue son rôle non pas pour nous faire souffrir mais parce que très maladroitement il essaie de nous éviter d’autres souffrances si l’on reproduit les mêmes comportements.
Ensuite cette conscience la plus adulte devra composer avec ces parties afin qu’elles puissent travailler ensemble. Exactement comme un travail de médiation. C’est essentiel ; à défaut d’être fait, ce sera toujours un ou deux de ces personnages (par exemple le disciple spirituel) qui aura tendance à faire la loi et à se faire passer pour la partie adulte ! Bonjour les dégâts et les années perdues !
L’enjeu est d’importance. S’il nest pas fait, vous aurez beau méditer toute la journée, au moindre coup de canif de la vie cette belle équanimité explosera !
Pour aller plus loin vous pouvez visionner la vidéo : « Accueillir les émotions »