Sur le chemin de la Sagesse (2)

Il y a donc divers chemins qui mènent au sommet de la montagne; cette montagne, celle de la « joie qui demeure » ou celle de la Liberté, de l’Equanimité n’est pas une petite montagne ! En effet, elle est très haute avec des parties très escarpées et avec beaucoup de dangers. Les risques de chûtes sont élevés.

Voilà pourquoi, des êtres qui ont déjà fait l’ascension nous proposent des chemins ainsi que de l’aide. La plupart de ces chemins sont basées sur leur propre pratique qui leur a permis de la gravir, cette fameuse montagne ! Nous pouvons résumer ces chemins en 2 catégories :

1- Une série de chemins progressifs qui mènent pas à pas l’élève vers les hauteurs. Il ya bien évidemment des bifurcations et des voies sans issue sur ces chemins progressifs et donc des moyens de s’égarer. Dans cette catégorie, vous trouverez tous les chemins basés sur le corps comme le yoga ou les arts martiaux (version non sportive de compétition) et certaines approches de la méditation ainsi que les voies dévotionnelles. Nous pourrions dire que ces approches sont plutôt dualistes car le point de départ est toujours un « moi » qui doit être transformé afin d’atteindre « l’Absolu ». Pour dire autrement il y a le soleil qui représente le but et il y a les nuages. Ce travail progressif sert à dissiper les nuages afin de retrouver l’éclat du soleil. Les Sages authentiques qui ont atteint le sommet au travers de ces méthodes progressives pointeront continuellement sur le fait que même si les nuages doivent être dissous (c’est-à-dire que notre moi doit être purifié) le soleil est toujours là et a toujours été là. Il faut juste s’en souvenir et les pratiques spirituelles servent à cela.

2- La deuxième catégorie représente ce que nous pouvons appeler les « voies directes ». Ces voies n’empruntent pas les chemins progressistes mais vont directement vers le sommet de la montagne ; elles sont abruptes ! Vous pouvez imaginer les dangers rencontrés et les chûtes qui peuvent être fréquentes et…mortelles (psychologiquement et spirituellement ). Ces voies ont toutes un dénominateur commun que j’exprimerai ainsi : nous sommes déjà ce que nous cherchons, il nous faut nous en rendre compte et à la fin le chercheur disparait car il a compris qu’il a toujours été ce qu’il cherchait. Pour reprendre l’image des nuages et du soleil, pour ces voies directes il suffit de réaliser que le soleil a toujours été là et que ces nuages sont justes une illusion. Les dangers les plus fréquents dans cette approche sont dans une réalisation intellectuelle de cette vérité alors qu’en profondeur rien n’est changé et les mêmes mécanismes d’aveuglement, d’égocentrisme sont toujours à l’oeuvre.

Bien-sûr, relativement souvent les adeptes de ces voies progressives ou directes se chamaillent afin de savoir quelle est la meilleure voie et qui est dans l’illusion ! En réalité, il n’y a pas une voie plus rapide et plus sûre que l’autre. On peut s’égarer des deux côtés. Le plus important est de connaître le plus rapidement possible ces écueils propres à chaque voie afin de les éviter. Cela demande de la discrimination et de l’humilité.

Comment choisir alors ? La plupart du temps on ne choisit pas ! C’est la voie qui nous choisit. En fonction de nos inclinaisons et des événements de la vie on va se diriger vers l’une ou l’autre de ces deux catégories. Il peut arriver parfois que durant une vie de recherche un élève puisse passer d’une catégorie à une autre mais là aussi ce changement récèle en lui-même de nouveaux dangers d’égarement. Voilà pourquoi le guide est si important ! Faut-il un guide qui soit allé au sommet de la montagne ou un guide expérimenté qui a fait un grand bout de chemin ? Bien évidemment, c’est toujours mieux de rencontrer un grand Sage si c’est possible mais parfois un élève très expérimenté en contact intime avec un Sage peut suffire pour progresser largement.

Dans le prochain article associé à ce thème j’aborderai plus précisément la voie que je propose. Vous pouvez également visionner la vidéo : « Et les enseignants alors »

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