Divers

Sur le chemin de la Sagesse (2)

Il y a donc divers chemins qui mènent au sommet de la montagne; cette montagne, celle de la « joie qui demeure » ou celle de la Liberté, de l’Equanimité n’est pas une petite montagne ! En effet, elle est très haute avec des parties très escarpées et avec beaucoup de dangers. Les risques de chûtes sont élevés.

Voilà pourquoi, des êtres qui ont déjà fait l’ascension nous proposent des chemins ainsi que de l’aide. La plupart de ces chemins sont basées sur leur propre pratique qui leur a permis de la gravir, cette fameuse montagne ! Nous pouvons résumer ces chemins en 2 catégories :

1- Une série de chemins progressifs qui mènent pas à pas l’élève vers les hauteurs. Il ya bien évidemment des bifurcations et des voies sans issue sur ces chemins progressifs et donc des moyens de s’égarer. Dans cette catégorie, vous trouverez tous les chemins basés sur le corps comme le yoga ou les arts martiaux (version non sportive de compétition) et certaines approches de la méditation ainsi que les voies dévotionnelles. Nous pourrions dire que ces approches sont plutôt dualistes car le point de départ est toujours un « moi » qui doit être transformé afin d’atteindre « l’Absolu ». Pour dire autrement il y a le soleil qui représente le but et il y a les nuages. Ce travail progressif sert à dissiper les nuages afin de retrouver l’éclat du soleil. Les Sages authentiques qui ont atteint le sommet au travers de ces méthodes progressives pointeront continuellement sur le fait que même si les nuages doivent être dissous (c’est-à-dire que notre moi doit être purifié) le soleil est toujours là et a toujours été là. Il faut juste s’en souvenir et les pratiques spirituelles servent à cela.

2- La deuxième catégorie représente ce que nous pouvons appeler les « voies directes ». Ces voies n’empruntent pas les chemins progressistes mais vont directement vers le sommet de la montagne ; elles sont abruptes ! Vous pouvez imaginer les dangers rencontrés et les chûtes qui peuvent être fréquentes et…mortelles (psychologiquement et spirituellement ). Ces voies ont toutes un dénominateur commun que j’exprimerai ainsi : nous sommes déjà ce que nous cherchons, il nous faut nous en rendre compte et à la fin le chercheur disparait car il a compris qu’il a toujours été ce qu’il cherchait. Pour reprendre l’image des nuages et du soleil, pour ces voies directes il suffit de réaliser que le soleil a toujours été là et que ces nuages sont justes une illusion. Les dangers les plus fréquents dans cette approche sont dans une réalisation intellectuelle de cette vérité alors qu’en profondeur rien n’est changé et les mêmes mécanismes d’aveuglement, d’égocentrisme sont toujours à l’oeuvre.

Bien-sûr, relativement souvent les adeptes de ces voies progressives ou directes se chamaillent afin de savoir quelle est la meilleure voie et qui est dans l’illusion ! En réalité, il n’y a pas une voie plus rapide et plus sûre que l’autre. On peut s’égarer des deux côtés. Le plus important est de connaître le plus rapidement possible ces écueils propres à chaque voie afin de les éviter. Cela demande de la discrimination et de l’humilité.

Comment choisir alors ? La plupart du temps on ne choisit pas ! C’est la voie qui nous choisit. En fonction de nos inclinaisons et des événements de la vie on va se diriger vers l’une ou l’autre de ces deux catégories. Il peut arriver parfois que durant une vie de recherche un élève puisse passer d’une catégorie à une autre mais là aussi ce changement récèle en lui-même de nouveaux dangers d’égarement. Voilà pourquoi le guide est si important ! Faut-il un guide qui soit allé au sommet de la montagne ou un guide expérimenté qui a fait un grand bout de chemin ? Bien évidemment, c’est toujours mieux de rencontrer un grand Sage si c’est possible mais parfois un élève très expérimenté en contact intime avec un Sage peut suffire pour progresser largement.

Dans le prochain article associé à ce thème j’aborderai plus précisément la voie que je propose. Vous pouvez également visionner la vidéo : « Et les enseignants alors »

Si deux existent deux sont différents

Jésus nous a dit que « Le Royaume de Dieu est en nous ». Il n’a pas mis cette phrase au futur mais au présent ! Et nous pouvons imaginer facilement que ce Royaume de Dieu ne doit pas être un espace triste, malheureux ou rempli de souffrance. Ça, c’est éventuellement l’enfer ! Donc cet espace se trouve en nous et en ce moment !

Il a ajouté, néanmoins, une parole très énigmatique : « Mon royaume n’est pas de ce monde ». Comment relier ces deux paroles qui semblent être quelque peu contradictoires ? Pour mieux comprendre il faut s’intéresser aux états de sommeil, sommeil profond, sommeil avec rêve et état de veille. Et s’il y avait un quatrième état, un état transcendental qui dépasse les 3 premiers ? L’état de veille, selon les orientaux, est un monde de dualité, de séparation avec toujours la même équation : il y a moi et les autres ; ces autres peuvent être des êtres humains ou des situations, mais « moi » se situe toujours par rapport à ces autres ! C’est cela qui génère toutes nos souffrances psychologique puisque nous refusons ce qui ne nous convient pas

Le « Royaume de Dieux » ou cet état transcendental est au contraire un monde d’unité où le sentiment de séparation n’existe plus. Nous nous sentons reliés complètement à tous ces autres. Nous réalisons que nous sommes comme l’océan avec toutes les vagues différentes et uniques et qui pourtant ne sont que l’eau de l’océan et ont donc cette unité intrinsèque. Être exilé de ce « Royaume de Dieu », c’est avoir oublié que nous sommes tous reliés comme les différentes vagues de l’océan.

Comment vivre dans cet état transcendental ? En s’intéressant à l’autre qui nous paraît si différent de nous-même. Et si souvent nous exigeons des autres qu’ils nous apprécient tel que nous sommes nous devons dans une première étape accepter l’autre, tous les autres également tels qu’ils sont et non pas tels que nous aimerions !

La deuxième étape nous est donnée par Jésus : « Aimez vos ennemis » et non pas aimez vos amis car même Hitler aimait ses amis ! Mais qui sont nos ennemis ? Avez-vous remarqué que nous ne sommes jamais neutres devant la réalité ? Soit nous aimons plus ou moins les choses devant nous ou soit nous ne les aimons pas, plus ou moins. Nos ennemis sont donc tout ce que nous n’aimons pas. « Aimez ses ennemis » signifie donc apprendre à convertir nos désamours en amour, soit éprouver peu à peu de la sympathie pour tout ce que croise notre vie; sans exceptions !

C’est à cette seule condition que nous pourrons vivre dans ce 4ème état transcendental, soit un monde de joie, plénitude, liberté, de non-séparation. Non pas après notre mort mais maintenant en vivant notre vie de tous les jours !

Rappelons-nous les deux étapes : 1- Accepter les autres tels qu’ils sont. 2 – Convertir les « j’aime pas » en « j’aime !

Vous pouvez écouter la vidéo : « Dire oui à ce qui est »

Sur le chemin de la Sagesse – 1 –

Pour cheminer sur le chemin de la Sagesse nous devons être habile avec nous-même. Pour cela il est important d’utiliser toute notre intelligence, être très pragmatique et lucide.

Et il faut se poser les bonnes questions et avoir les bonnes réflexions :

1.- Qu’est-ce que je veux vraiment ? Si la réponse est d’être en paix ou être heureux ou libre alors il faut se demander quelle genre de paix ou de liberté voulons-nous ! Est-ce une paix ou un bonheur dépendant des autres ou de circonstances particulières ? Si oui, alors il faut savoir que ce bonheur-là sera éphèmère car sujet aux changements des conditions extérieures.

2.- Voulons-nous alors une paix ou une liberté qui demeure ? Si oui, alors il faudra changer la direction de notre recherche. Et cherchez à l’intérieur de nous cet espace de liberté totale que certains appellent la Source, Dieu ou la Conscience, par exemple. Cette recherche intérieure passera peut-être par des exercices de méditation, de vigilance ou par la répétition du nom de Dieu ou d’autres pratiques proposées par des êtres qui ont découvert ce secret intérieur, cette « joie qui demeure » (parole du Christ)

3.- Il ne faut pas être naïf ! Notre « moi-je séparé » ou le mental ne sont pas fait en une pièce. Alors qu’il y a des parties en nous qui souhaitent vraiment cette paix parfaite, il y en a d’autres qui souhaitent simplement des joies ou des plaisirs éphèmères ; « C’est toujours mieux » que rien diraient-elles ! Elles vont donc mettre des bâtons dans les roues des autres parties qui veulent le bonheur non-dépendant. Il faudra donc faire preuve d’habilité et tenir compte de ces parties-là. Par exemple, être trop dur avec soi-même, être trop exigeant signifie que nous ne tenons pas compte de ces parties qui n’ont pas très envie de collaborer.

D’un autre côté, il faudra faire preuve de fermeté envers des pensées récurrentes qui tournent en boucle en nous comme « tu n’y arriveras jamais, t’es nul, ah si j’avais su, etc… Un travail sur les pensées sera absolument nécessaire. Et voir que les pensées sont reliées aux émotions et vice-versa.

4.- Il faut choisir un chemin ! Imaginez le bonheur comme le sommet d’une montagne. Il y a de nombreux chemins qui y mènent ; certains sont plus lents mais moins dangereux et d’autres très rapides mais dangereux. Changer de chemin tous les 15 jours, cela n’ira pas non plus ! Cela amènera de la dispersion et le mental aime cela car c’est facile pour lui de sauver sa peau dans de telles conditions. Il vous suggérera de participer à un autre stage ou de faire une autre pratique et évitera ainsi tout travail de profondeur. En effet, sur le chemin de la sagesse il faudra de la persévérance, de la patience et du courage, mais soyez en sûr, la vue au sommet de la montagne est extraordinaire

Dans les prochains articles sur le thème de la sagesse j’explorerai les chemins principaux qui mènent au « sommet » et terminerai avec le chemin que je propose moi-même basé sur ma propre pratique.

Vous pouvez lire les articles 1 et 2 sur les différentes parties de notre être ainsi que la vidéo youtube correspondante.

Les résolutions du Nouvel-An

Très régulièrement nous souhaitons que des choses changent dans nos vies. Cela peut être, par exemple, de faire disparaître des situations fâcheuses ou alors des résolutions de changement intérieur comme la disparition de la peur, une amélioration du sentiment de confiance en soi ou une plus grande assiduité dans nos pratiques spirituelles…

Pourtant, nous avons appris par expérience que « nous faisons souvent ce que nous souhaitons ne pas faire et ne faisons pas ce que nous souhaitons faire ! » Alors, face à ce constat, certains d’entre nous abandonnent complètement cette histoire de prendre des résolutions pour la nouvelle année.

Que faire ?

Lâchons les résolutions mais ne perdons pas notre aspiration et notre intention. De nombreux paramètres intérieurs et extérieurs conditionnent le résultat de nos efforts pour changer. Nos propres conditionnements issus du milieu ou de notre enfance, nos croyances, nos blessures ainsi que les événements extérieurs sont des éléments extrêmement puissants qui empêcheront ou non, à court ou moyen terme, la satisfaction de nos objectifs.

En revanche, sur le long terme, notre aspiration profonde ainsi que notre intention vont permettre d’atteindre nos objectifs. Si vous désirez vraiment vous libérer de votre égocentrisme ou de vos peurs, alors la vie va mettre en place les conditions de réussite. Cela peut être des épreuves successives, des rencontres précieuses ou une intériorisation intense ou autre chose encore ; mais l’aspiration profonde ou l’intention qui riment avec l’honnêteté envers soi-même vont attirer l’arrivée de ces conditions favorable.

La seule question à se poser est : « qu’est-ce que je veux vraiment ? » Et tout le reste prendra soin de lui-même !

Ainsi, pour la nouvelle année qui vient bientôt laissez émerger en vous cette réelle intention, faites-lui honneur, et voyez ce que la vie vous propose. Si cette intention ne paraît pas venir, alors restez dans le « Je ne sais pas » le plus paisiblement possible et attendez et vous pourriez être surpris !

Le poids des attentes

S’il y a attente il y a désir. Un désir pas encore réalisé. La réalisation de ce désir est donc dans le futur.

Cela peut être un désir de changement dans votre vie ou quelque chose que vous souhaitez voir apparaître; cela peut-être un objet, une personne, un changement extérieur ou un changement intérieur.

Lorsque nous devons attendre dans la salle d’attente pour notre rdv médical, nous ne sommes pas dans le mouvement, nous ne faisons rien d’autre que d’attendre !

Nous espérons que notre désir soit exaucé et nous attendons. Nous pouvons bien comprendre combien cette attente peut être lourde. Plus le désir est intense et plus l’attente est lourde et douloureuse.

Le problème ne se trouve pas dans les désirs mais bien dans l’attente de la réalisation de ces désirs. Comme nous ne savons pas si cela va se faire nous sommes tendus !

Que faire alors ?

Il faut garder le désir et lâcher l’attente. Il faut envoyer la réalisation de votre désir dans le futur et revenir à ce qui se passe là maintenant. Vous pouvez donner à ce geste intérieur une connotation religieuse : il s’agit de s’abonner à la volonté de Dieu ou du célèbre « Incha’allah »

Et si malgré ce geste intérieur d’abandon ou de lâcher-prise vous ressentez encore dans votre présent le poids de cette attente et bien vous dites Oui à cette attente et de cette manière-là vous vous réconciliez avec vous-même. Vous êtes en paix, même si l’attente est encore là, car vous ne vous bagarrez plus avec elle !

Mais c’est quelque chose que vous devez expérimenter vous-même, ne serait-ce qu’une fois ou deux avant d’être convaincus que ce geste intérieur marche !

A vous de jouer !

La solitude

Avant d’aborder le sentiment de solitude regardons de plus près ce concept.

Sommes-nous isolés ou sommes-nous seuls ?

Seuls, nous le sommes assurément. Personne que nous ne peut vivre ce que nous expérimentons; personne ne peut ressentir notre propre souffrance et avoir nos propres pensées. Nous sommes arrimés à notre corps pour le restant de notre vie. Personne ne peut venir habiter ce corps avec nous !

En revanche, nous ne sommes pas isolés. C’est tout simplement impossible d’être isolés tant les influences et les liens sont si nombreux entre nous et les autres qu’ils soient des être humains, animaux, végétaux et minéraux. Nous sommes tous comme un sac de bille secoué et notre propre place de bille dépendra du mouvement des autres. Vous connaissez cette image célèbre : « un papillon bat des ailes au Japon et ce mouvement nous affecte là où nous sommes ». Nous sommes reliés les uns aux autres, ne serait-ce que par le sol que nous partageons ou l’air que nous respirons tous !

Alors que faire avec le sentiment de solitude lorsqu’il se manifeste ?

L’attitude habituelle est de fuir ce sentiment. De toutes les manières possibles ! Soit en l’occultant au travers de drogues, de médicaments…, soit en se lançant désespérément dans la multiplication de liens sociaux. C’est une attitude désespérée car à la fin nous nous retrouverons à nouveau face à ce sentiment de solitude lorsque les drogues se dissolveront ou lorsque nous nous retrouverons dans notre appartement ou notre espace privé.

La solution ? Il n’en existe qu’une :

« Lorsque vous êtes sur le point d’être consumé par un feu, regardez où sont les flammes les plus hautes et sautez dedans « !! Cette image signifie qu’il nous faut faire face à ce sentiment de solitude et être prêts à y entrer et à l’expérimenter. Cette expérimentation doit se faire d’une façon consciente, un peu comme on déguste un fromage extrêmement fort ; ou alors un peu comme on entre en amitié avec cette partie de nous-même qui souffre de solitude.

Vous pourriez être très surpris du résultat ! Ressentir consciemment la solitude ne nous fait pas mourir ! Bien au contraire, vous pourriez expérimenter qu’en fréquentant cette solitude elle devienne douce et pas si terrible à vivre. Elle pourrait même disparaître. Peut-être, reviendra-t-elle à nouveau plus tard, « un prochain weekend », mais ce n’est pas grave car alors vous serez prêts à nouveau à l’accueillir consciemment.

C’est la seule solution, il n’y en a pas d’autre ! Et en même temps, vous deviendrez de plus en plus convaincus que la solitude est une réalité mais qu’elle peut ne pas être douloureuse et également que l’isolement n’existe pas !

Développement personnel et chemin spirituel

Le développement personnel n’est pas le chemin spirituel et il faut bien voir les différences.

Nous pouvons comparer la transformation de l’être humain à celui de la chenille. Celle-ci n’a qu’un but, devenir un papillon ! Symboliquement, le papillon signifie la liberté, la beauté en comparaison de l’état de chenille obligée de ramper. De même, l’être humain est appelé à découvrir la liberté la plus totale, l’épanouissement complet que les orientaux appellent l’illumination ou Sainte Thérèse d’Avila, la perfection.

Comme nous le savons, toutes les chenilles malgré leur désir ardent n’arrivent pas et de loin à l’état de papillon. Les prédateurs, les maladies, l’absence de nourriture vont ruiner ce désir de très nombreuses chenilles. Celles qui y arriveront devront passer l’extraordinaire mutation qu’est le phénomène de la chrysalide. Lorsqu’elles passeront ce passage extrêmement délicat elles changeront de forme et deviendront un papillon. Pour ce faire, en tant que chenilles elles vont manger avidement pour devenir fortes et solides afin de passer l’ épreuve de cette mutation radicale.

Pour l’être humain, c’est pareil. Il devra passer par une mutation profonde, celle de la transformation d’un « moi-je » limité, qui se sent séparé des autres à un Moi-je relié. Certains appellent cela la disparition de l’égo. Tel est le chemin spirituel.

Mais pour qu’une telle prouesse puisse se passer il faut que le moi-je séparé, celui que nous connaissons habituellement devienne suffisamment fort et équilibré afin qu’il puisse supporter cette prodigieuse mutation. Voilà pourquoi, le développement personnel peut avoir tout son sens. Renforcer ce moi-je, diminuer l’impact des différentes névroses ont du sens car ainsi, peu à peu il se prépare à l’ultime étape, celle du chemin spirituel.

Néanmoins, croire que renforcer ou équilibrer ce moi-je séparé est suffisant pour passer cette mutation n’est pas juste. Il faudra avoir ce désir intense de libération, de transformation radicale pour que généralement cela se passe. Un peu de yoga ou de méditation, du thai Chi ou un processus thérapeutique pourront nous induire en erreur et nous faire croire que nous sommes sur le chemin spirituel. Toutes ces activités ont du sens pour nous préparer éventuellement à cette transformation radicale, mais un jour si on le veut, il faudra aller plus loin.

C’est déjà pas mal une chenille forte, équilibrée et bien dans sa peau, mais cela n’a rien à voir avec la majestueuse présence du papillon !

Et si on parlait d’amour ?

L’amour, c’est comme l’eau, on peut lui donner de nombreux noms, comme par exemple Wasser en allemand ou pani en sanscrit, c’est toujours de l’eau ; ainsi, l’amour, c’est toujours ce sentiment d’un coeur rempli à raz bord de douceur, de légereté, de force, de joie, de liberté, de compassion, etc.

Cet amour se révèle de deux manières: soit il est conditionné, soit il est inconditionnel !

L’amour conditionné, c’est l’amour humain que nous connaissons tous. Nous l’éprouvons lorsqu’un objet extérieur, qu’il soit une personne ou un simple objet (une voiture !) satisfait notre désir. Cet amour dépend donc des circonstances extérieures ; par exemple, si l’être aimé me quitte ou est désagréable avec moi alors je ne ressents plus cet amour. Il s’est envolé ! Cet amour-là rime avec souffrance, avec manipulation, recherche de pouvoir, etc… On ne peut pas avoir l’un sans l’autre. Voilà pourquoi dans des cas extrêmes cet amour se transforme en haine et peut se terminer même par un crime !

L’amour inconditionnel n’a pas de contre partie. Vous ne pouvez pas aimer inconditionnellement et ensuite détester la personne que vous avez aimée et qui vous quitte ! Cet amour, comme l’autre d’ailleurs, provient de l’intérieur de nous-même. C’est comme si en nous il y avait une source d’eau miraculeuse – l’amour – qui se renouvelle à chaque instant et se manifeste de différentes manières, comme les différentes couleurs de l’arc-en-ciel. Cet amour-là ne dépend pas des circonstances extérieures ou de nos états d’âme.

Comme nous sommes obnubilés par l’extérieur nous oublions continuellement que cet amour pulse en nous-mêmes et qu’il n’est pas lié en réalité à ces objets extérieurs. Mis à part quelques êtres exceptionnels nous faisons toutes et tous cette méprise.

L’ascèse ou le chemin spirituel va consister à se libérer de cette méprise et à enlever les couches d’illusion qui bouchent le plus souvent l’accès à cette source d’amour.

Alors voulez-vous vous satisfaire d’un amour conditionné qui vous file entre les mains et vous laisse à la fin amer ou souhaitez vous de tout votre coeur redécouvrir cette source magique de l’amour inconditionnel ?

Que faire avec les désirs ? – 2 –

4 Statégies s’offrent à nous afin de gérer habilement nos désirs.

1.- La première est essentielle : c’est l’accueil des désirs. Tout désir peut et doit être accueilli ; même celui qui peut être à nos yeux le plus répréhensible ou le plus honteux ! Accueillir signifie qu’il faut en prendre conscience, le comprendre et ne pas le rejeter. Accueillir un désir, comme par exemple le désir d’établir un lien affectif et sexuel avec sa belle-soeur, ne signifie pas pour un aspirant à la sagesse qu’il faille forcément le satisfaire. Il s’agit de le reconnaître et de le remettre dans un contexte général.

2.- La deuxième stratégie est la satisfaction consciente de certains de nos désirs. Tout désir n’est pas à satisfaire mais certains doivent l’être, faute de quoi l’amertume et la frustation seront trop fortes et nous empêcheront de progresser. Il nous faut donc faire preuve de discrimination afin d’évaluer ceux qui sont importants et de faire beaucoup d’efforts afin de les réaliser.

Il nous faut également apprendre à satisfaire consciemment nos désirs. Manger du chocolat en regardant la télévision n’est pas satisfaire consciemment un désir ! En revanche, le manger en y mettant toute notre attention et présence, en le dégustant véritablement va faire grandir en nous la liberté face aux désirs (outre un plaisir plus grand !).

3.- Certains désirs, comme celui de devenir archi-milliardaire ne sont peut-être pas réalisables et nécessaires. Nous pouvons alors utiliser la technique de visualisation créatrice afin de s’en libérer. Par exemple, « imaginer concrétement ce que je ferai avec un gain de 250 millions à la loterie », autant dans les aspects positifs que négatifs et d’imaginer même la saveur du plaisir vécu ainsi que de la souffrance rencontrée va permettre d’abandonner de telles ambitions et de devenir plus neutre avec l’argent.

4.- Enfin la dernière stratégie est essentielle également. Il ne faut pas avoir peur de vivre la frustration. Nous accordons trop d’importance à celle-ci. Comme si notre vie dépendait de la satisfaction de ce désir ! « D’accord, je suis frustré ; et alors ? » De la même manière que nous devons apprendre à vivre consciemment les désirs, il nous faut apprendre à ressentir consciemment une frustration. Si nous le faisons sérieusement nous allons découvrir qu’une telle frustration accueillie peut s’évanouir, disparaître sans laisser de traces.

Parfois, il faudra utiliser ces diverses stratégies ensemble ou séparément. il pourrait également être avisé de se faire aider par une personne compétente qui, elle-même, est devenue habile avec la gestion de ses propres désirs.

Que faire avec les désirs ? – 1 –

Pour celui ou celle qui est engagée sur le chemin de la sagesse il est très important de devenir habile avec les désirs. Ceux-ci sont une partie très importante de notre vie puisqu’ils se manifestent depuis le matin jusqu’au soir, du début de la vie jusqu’à la mort.

Comment fonctionne le désir ? C’est toujours pour obtenir quelque chose ou faire disparaître quelque chose. Le désir est comme une élastique: il y a un certain délai entre le désir et la satisfaction éventuelle de celui-ci. Ce délai crée une tension, ainsi qu’une attente. Plus le désir est intense plus vive est la tension. Lorsque ce désir trouve satisfaction la tension disparaît et le plaisir ou la joie apparaît. Si le désir n’est pas satisfait, alors la tension se transforme immédiatement en frustration et les résidus de tension s’installent dans le corps. Tout désir provient du désir fondamental de complétude. Bien évidemment, la satisfaction des désirs n’apporte pas la complétude totale puisque les objets du désir sont nécessairement limités (objets qui passent de mode, personnes qui changent, etc…) Ainsi la satisfaction des désirs ne peut pas étancher la soif d’absolu et le plaisir ou la joie ne sera que partielle, limitée et passagère. Ensuite, un nouveau désir apparaîtra….

Nous sommes donc enchaînés à ce processus de désir qui se renouvelle sans cesse. Arnaud Desjardins appelait cela : la tyrannie des désirs !

Faut-il donc satisfaire les désirs ou y renoncer ?

S’il l’on pouvait choisir, peut-être serait-ce plus sage d’y renoncer…mais c’est juste impossible ! A moins de devenir très habile avec l’approche des désirs, il est vain de vouloir y renoncer ; le renoncement, s’il est fait sans compréhension, va entraîner la frustration et générer des phénomènes de compensation qui peuvent être très graves. Les satisfaire de la manière habituelle, c’est-à-dire sans discernement, ne va pas nous aider à nous libérer de cette jungle des désirs.

D’abord voyons le but : il ne s’agit pas de ne plus avoir de désirs mais d’être libre de ceux-ci ! Le sage ne dépend pas de la satisfaction ou non des désirs pour être heureux. Il a déjà pour lui le gâteau de la plénitude ! Un désir satisfait n’est qu’une cerise sur le gâteau.

Alors comment gérer habilement ses désirs ?

Dans l’article suivant je détaillerai 4 stratégies : l’acceuil des désirs, la satisfaction consciente de certains désirs, la visualisation créatrice ainsi que la gestion de la frustration ou déception de désirs non satisfaits.

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