Le grand mensonge
Je ne vais pas vous parler d’un grand complot international mais plutôt de ce qui se passe en nous. Lisez cette histoire :
un homme marche sur un chemin caillouteux en montagne. D’un côté il y a la falaise, de l’autre côté le précipice. Tout d’un coup, il s’arrête car il a l’impression de voir à une dizaine de mètres un serpent au milieu du chemin. Il fait un pas de plus et s’aperçoit que c’est vraiment un serpent ; il l’a vu bouger. Comme il a peur des serpents il ne sait pas trop quoi faire. En désespoir de cause il attrape un bâton et essaie d’avancer. Mais la peur grandit en lui, son rythme cardiaque s’accélère et il se met à transpirer. Puis, soudainement en se rapprochant il se rend compte que ce n’est absolument pas un serpent mais un bout de corde !
Tel est le mensonge du mental : il invente une réalité fictive (le serpent) et tente de remplacer le réel (la corde ) par sa propre réalité fictive. Par exemple, votre chef est, selon les critères actuels, un incompétent ! Son incompétence oblige les employés à faire des heures supplémentaires ou à perdre beaucoup d’énergie à rattraper ses erreurs. Vous êtes en colère contre lui ! Ou est le mensonge du mental ? Le mental a inventé une réalité fictive : le chef devrait être compétent (ce chef-là n’existe pas !). Le seul qui existe est un chef incompétent. Le mental n’ayant pas reçu le pouvoir de Jésus de transformer l’eau en vin, il ne peut pas remplacer le réel par une réalité fictive. En conséquence il se trouve impuissant et celle-ci se transforme en refus et donc en colère dans ce cas précis. Toutes les émotions négatives correspondent à ce shémas. Cherchez les émotions négatives et vous trouvez le mensonge du mental.
Qu’en est-il des émotions positives telles que l’enthousiasme, la joie ou le plaisir ? De temps en temps, ce que le mental invente correspond à la réalité. Vous voulez organisez un picnic et le temps est très incertain ! Mais au dernier moment il fait beau. Ce que le mental a inventé juste en deçà de la conscience (un temps parfait pour le picnic) correspond à la réalité et du coup, c’est la joie ou la satisfaction qui apparaît car le désir sous-jacent est satisfait.
Il nous faut donc régulièrement prendre en défaut, sur le fait, les mensonges de notre mental et c’est seulement ainsi par la vigilance que nous pourrons dans un deuxième temps convertir les non en oui.